Par Prima, Capoeiragem, Ecole Senzala Toulouse - Mars 2018
Comme dans toutes les traditions orales, la capoeira revêt une grande part de mystère qui éveille la curiosité et nous amène à nous questionner : comment est-elle apparue ? Dans la Senzala ? Dans le quilombo ? En Afrique ? D’où vient son nom ?... Une infinité de réponses se proposent pour de nombreuses questions.
Les Mestres de capoeira, passeurs de savoir, d’expériences, de rituels, sont les gardiens de cette tradition orale. C’est à travers leurs prismes que nous voyons les différentes facettes de la capoeira, le rôle qu’elle joue dans leurs vies et celui qu’elle pourrait jouer dans la nôtre. J’ai recueilli pour vous les témoignages de Mestres de l'Ecole Senzala et d'autres groupes. Chacun a son histoire avec la capoeira, chacun a entendu une explication qui lui venait d’un mestre, qui lui-même l’avait apprise de son mestre… Et dans tous les prismes de prismes…la capoeira est éblouissante par sa pluralité kaléidoscopique !
Peut-être que c’est ce mystère et cette pluralité qui laissent place à la liberté ! La liberté d’expression, d’interprétation, de création, mais aussi la liberté de choisir ce qui nous correspond. (D’ailleurs la liberté n’est-elle pas la finalité de la capoeira ? ) Il y a tant à chercher et à dire sur la capoeira !
C'est pour cela que j'ai interviewé des Mestres quand j'en ai eu l'occasion, pour connaître leurs visions et apprendre de leurs conseils. On peut ne pas être d'accord avec ce qui est dit mais il est toujours intéressant de connaître d'autres points de vue. Dans le groupe Escola Senzala nous avons la chance d’avoir des Mestres qui parlent à peu près tous le français donc pas de raison de ne pas dialoguer avec eux. Soyons curieux-ses ! Néanmoins dans mes vidéos j’ai préféré leur demander de s’exprimer en portugais. Parce que chaque langue est une manière de penser le monde je trouvais important qu'ils s’expriment dans leur langue maternelle : le portugais du Brésil, langue de la capoeira d’aujourd’hui (avant ou après le langage du corps ?). En réalité je pense que dans ces vidéos les images ne servent pas à grand-chose, si ce n’est à écrire les sous-titres, c’est le son qui est important, ce qui est dit. Il me semble que Youtube donne une autre dimension à l’oralité de la capoeira en figeant dans le temps le passé et le présent... (Et peut être en contribuant au futur ?)
Aujourd’hui nous avons accès à des tonnes de chansons en ligne, de tutos mouvements, de rodas en live, d'interview, de rythmes écris ‘tchi-tchi-tim'… Internet, les réseaux sociaux, Youtube font évoluer la manière d’apprendre et de vivre la capoeira. Cette évolution rapide peut être vue de manière positive ou négative, mais comme il faut vivre avec son temps c'est à nous de voir ce que nous allons en faire ! Sans altérer la tradition de l’oralité j’ai essayé de donner la parole à ceux qui ne sont pas de « la génération Youtube » mais qui aujourd’hui y participent en jouant leur rôle de passeur de savoir et d'histoires.
Les interviews suivantes sont sur cette playlist :
Mestre Zoi – Marcevol 2017 - « Tem que solfejar »
Mestre Garrincha – Toulouse – mars 2016 « Para que é que serve a capoeira ?»
Mestre Vida Nova – Toulouse - janvier 2016 « A energia na capoeira »
Mestre Ceguinho – Toulouse – janvier 2016 « Ubuntu »
Mestre Grilo – Genève - décembre 2015 « A transmição na capoeira »
Mestre Samara - Genève - décembre 2015 « A liberdade na capoeira »
Mestre Sorriso - Genève - décembre 2015 « O grupo na capoeira »
Mestre Pantera – Bayonne – novembre 2015 « O pulo do gato »